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Association des Amis de Jean Hameau

Présidente : Mme Michelle Caubit ; Secrétaire : M. Jean Marie Chabanne

 

DEVOIR de MEMOIRE – la LETTRE

 

JEAN HAMEAU et le PAYS DE BUCH

 

 

 

SEPTEMBRE 2021.  N° 10

 

 

Le contexte testerin :

Une décade riche en évènements s’ouvre : l’inauguration du chemin de fer Bordeaux-La Teste ; la création de la voie La Teste-Eyrac et les heurts avec l’administration ; nomination du Maire Jean Hameau par décret royal ;  Prés Salés, et les conflits judiciaires avec le Comte d’Armaillé ; démission forcée de Jean Hameau.

Jean Hameau, médecin et philosophe

1840,  la Société de Médecine de Bordeaux décerne à Jean Hameau la première médaille d’or au concours sur la Pellagre, ouvert à la suite de l’enquête menée par le médecin des épidémies à la demande du préfet.

1840, Jean Hameau présente Un essai philosophique sur les idées innées à l’Académie des Arts, Sciences, et Belles Lettres de Bordeaux, à l’occasion de son admission en cette docte compagnie. Il affirme qu’il n’y a pas d’idée innée, que les idées nous viennent des sens, qu’elles sont acquises. « L’esprit ne crée point, il découvre, il n’invente pas, il perfectionne ». Il porte cette autre  affirmation: « L’homme étant, ici bas, le seul être intelligent qui puisse comprendre la création, il se dit en la contemplant : ce n’est pas moi qui ai produit toutes ces merveilles, elles ne peuvent être l’œuvre d’aucun autre habitant de la Terre, donc il y a un être supérieur à tous qui en est le créateur. Voilà comment vint l’idée de la Divinité. » Les ecclésiastiques Académiciens récusèrent une telle déduction. Que devenait la révélation divine ? Dieu était-il une simple construction de l’esprit humain ?

1843,  Jean Hameau adresse les Réflexions sur les virus l’Académie de Médecine.

1847,  Jean Hameau, maire (voir pages suivantes) obtient, après une dure bataille judiciaire, la validité du legs de madame Degenevez, en faveur de la ville de La Teste pour la construction d'un hôpital. Cet hôpital, Saint Aimé, ouvert le 3 novembre  1849, doit comporter huit lits pour accueillir des malades soignés par les sœurs de la Présentation de Marie.

 

Jean Hameau, médecin, citoyen et conseiller municipal

6 juillet 1841, inauguration du chemin de fer Bordeaux-La Teste, l’un des tout premiers en France.

La décision de sa réalisation avait été prise en 1832 lorsque le maire Jean Fleury apprit avec stupeur que le futur chemin de fer vers les Landes éviterait La Teste en se dirigeant, depuis Lamothe, droit sur Sanguinet. Sa requête de faire venir le train dans sa commune fut entendue. Une gare est construite à proximité du port en cours d’aménagement, à l’extrémité du chenal de 800 mètres de long proposé par le maire Soulié pour permettre de rejoindre par voie maritime, la pointe de l’Aiguillon et sa plage.

Parti de la gare de Ségur, à la sortie de Bordeaux, le train, tiré par une petite locomotive tractant plusieurs wagons chargés de personnes et de bagages, parvient à La Teste, devant des milliers de spectateurs. Les discours succèdent aux discours : de Mgr Donnet, du maire M. Soulié, du préfet, qui entrevoit les bords du Bassin d’Arcachon se couvrir d’habitations. Chacun des voyageurs clame sa joie d’avoir participé à cette toute nouvelle expédition sur cette machine qui permet de joindre Bordeaux et La Teste en moins de deux heures ! Fanfares et chants sont de la partie, dans le joyeux brouhaha de Testerines, revêtues de leurs coquettes tenues, et Testerins ravis et heureux d’avoir pu assister à cette manifestation étonnante. La fête se poursuit dans de multiples bals.

Aucun accident n’eut lieu, la locomotrice était conduite par un mécanicien du chemin de fer de Paris à Saint-Germain.

Ce jour mémorable marque la fin de l’isolement du Pays de Buch et le début de relations assidues avec la capitale girondine. La Teste devait, jusque là,  sa notoriété aux poissonnières qui apportent journellement les produits de la pêche de leur mari, principale source d’approvisionnement de Bordeaux. Les bordelais aventureux et avides des va et vient de cette mer connaissent les établissements de bains de mer sur la plage, cependant difficiles à joindre par le chemin. Des voyageurs, tentés par un périple maritime de quelques minutes, empruntent les pinasses qu’ils rejoignent sans se mouiller, portés sur les solides épaules de belles Testerines.

 

26 juillet 1841, fête de Sainte-Anne, une compétition nautique est organisée devant les établissements de bains. Les tilloles sont seules admises  à concourir montées par, soit deux hommes, soit deux femmes.

26 août 1841, bénédiction par Mgr Donnet du canal d’irrigation des landes.

12 février 1842, la section de Cazaux demande à se séparer de La Teste, ce qui est refusé le  12 mars suivant par le Conseil Municipal. Un adjoint spécial est nommé avec les pouvoirs dévolus à la fonction de maire. Par ordonnance royale du 28 novembre 1843, Joseph Castéra sera cet adjoint.

18 mai 1842, création d’une salle d’asile (école maternelle) pour accueillir les enfants des classes pauvres, de 2 à 6 ans, et y recevoir les soins que les parents ne peuvent leur donner. la salle d’asile est confiée à des religieuses.

21 juillet 1842, Le duc d’Orléans, héritier du trône, venu à La Teste en août 1839, décède accidentellement. Le Conseil Municipal fait part au roi de sa douleur profonde.

10 novembre 1842, devant le développement de La Teste, (chemin de fer, canal des landes, cultures, boisement des dunes, établissement de bains d’Eyrac, etc.) le maire Soulié propose au Conseil de contracter un emprunt.

9 février 1843, le Conseil Municipal propose que la route qui relie La Teste au débarcadère projeté d’Eyrac soit prolongée jusqu’à la chapelle des marins.

Construction de la route La Teste-Eyrac

Février 1843, une enquête publique se prononce en faveur de la construction d’un débarcadère dans la rade d’Eyrac, qui sera réalisé en 1845, et d’une véritable chaussée joignant le centre de La Teste à ce débarcadère. Le Conseil municipal estime que cette route doit être tracée suivant une ligne droite allant de la gare jusqu’à Eyrac. Les Ponts et Chaussées, alléguant des arguments financiers, refusent cette proposition pour choisir une solution différente, à savoir  une chaussée courbe, contournant le domaine public maritime. Construite sur un remblai, elle doit couper les Prés salés et aboutir à leur suppression en grande partie, empêchant toute arrivée d’eau dans les terrains situés au sud de cette voie. Le Conseil finit par obtenir qu’un pont soit construit, qui permette à la mer de continuer à s’avancer vers le bourg, lors des fortes marées.

Début août 1844, ce pont hâtivement construit, est emporté dès la première grande marée. Les ingénieurs ne daignent pas prendre en considération les conseils prodigués par les habitants, refusent toute nouvelle construction conforme aux spécificités des lieux, et les responsables des travaux publics décident de construire une écluse sur Craste Douce, à la place d’un pont. Cette écluse s’avère bien insuffisante pour permettre une irrigation convenable des terres ainsi que l’évacuation des eaux de toute la région. Elle se traduit, de fait,  par la mise hors d’eau définitive des terres situées au midi de la route, donc à la fin des droits dont les Testerins jouissaient depuis trois siècles. Le Conseil municipal alerte immédiatement le Préfet sur les conséquences fâcheuses que cela va entraîner pour l’irrigation de ces sols et sur la diminution catastrophique de la  surface des prairies où venaient paître les troupeaux. De plus, le docteur Jean Hameau tient à lui rappeler son entière responsabilité dans la survenue de maladies récurrentes, puisque toute cause qui retiendrait les eaux convertirait ce sol en un marais fétide et dangereux. Peine perdue, le préfet maintient la réalisation de l’écluse.

10 juillet 1843, le Conseil Municipal est réélu. Le Maire Jean Clément Soulié, va mourir quelques mois après.

Jean Hameau, médecin et maire de La Teste

17 juin 1844, par ordonnance royale, Jean Hameau est nommé aux fonctions de Maire de La Teste, puis installé le 27 du même mois après avoir juré fidélité au Roi, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume. Après quarante années d’exercice de la Médecine, qui mieux que lui peut comprendre les attentes de ses concitoyens ! Il n’a jamais caché ses sentiments monarchistes et a accueilli avec joie le sacre de Louis-Philippe, après la chute de Charles X. A 65 ans, il allait poursuivre son engagement auprès de ses concitoyens, dans une autre voie complémentaire de sa fonction de médecin, tout aussi utile pour la population de La Teste.

Octobre 1844, la construction de la halle est décidée par le Conseil, à la grande satisfaction des marchands et des chalands qui attendaient cette réalisation depuis de longues années.

18 novembre1844, visite de M. Dumont, ministre des Travaux Publics. Le maire Jean Hameau reproche vivement au ministre le tracé décidé par l’administration pour la route d’Eyrac, ne retenant pas le tracé en ligne droite jusqu’à l’Aiguillon avec un pont bien construit, laissant passer la marée jusqu’aux terrains situés au sud de la route et apportant ainsi  l’engrais marin si utile à la population. Il  s’élève contre l'incurie administrative, son peu de souci pour les deniers des contribuables, le sans-gêne de l'Etat percepteur de fortes redevances, sans aucune contrepartie bénéfique pour les communes éloignées comme La Teste. Il proteste contre le projet de ravir l'île aux Oiseaux aux marins pour y établir des élevages de poissons. Le ministre, désarçonné par une telle diatribe de la part de l'humble maire d'un village perdu, refuse le dîner offert par la municipalité Testerine et reprend le train pour se réfugier dans son cabinet parisien.

Premier mai 1845, fête de la Saint Philippe, décrétée fête nationale en l’honneur du Roi, les nouvelles orgues de l’Eglise Saint Vincent sont inaugurées. Les Testerins assistent en nombre au premier concert de cet ouvrage magnifique, qui rend toute sa noblesse à l’Eglise, encore marquée par le grand malheur de 1836.

8 août 1845, visite de Louis, duc de Nemours, second fils du roi, et de la duchesse, accompagnés de nombreuses personnalités. Un arc de triomphe est élevé devant la gare. Dans son discours, Le maire voit le port de la Teste destiné à devenir l’avant-port de Bordeaux et le point naturel de départ, vers l’Espagne, des futurs paquebots à vapeur. Puis une grande fête est organisée après que le couple princier se soit rendu en calèche à Eyrac.

19 novembre 1845, les Testerins ont la douleur de perdre Jean Fleury, né à La Teste le 3 novembre 1765. Jean Hameau, son gendre, rappelle son action essentielle pendant la Convention, sauvant des Testerins promis à la guillotine sur la dénonciation de citoyens avides de vengeance, de pouvoir. Il fut Président de l’Administration Municipale du Canton de La Teste, fonction qu'il occupa, avec quelques interruptions, entre 1792 et 1797.

1845, on recense 4 hôtels au bourg de La Teste, l’hôtel de Bordeaux, place de Tournon, fondé par Monsieur Martrou ; l’hôtel de la Providence, rue de l’Eglise ; l’hôtel Lesca jeune, rue Lavie ; l’hôtel du chemin de fer, faisant face à la gare.

13 décembre 1845, le Conseil Municipal, représentant de la commune et défenseur de ses droits, choisit deux syndics des usagers non ayant pins de la Forêt Usagère, MM. Meynié et Mouliets.

1846, les chemins de La Teste sont sans cesse labourés par les charrois. Aucun entretien n’est réalisé par les habitants. Des barrières en bois disjointes protègent les maisons, rendues plus plaisantes par les applications régulières de chaux sur les murs. Jean Hameau impose la réalisation d’un alignement. Les chemins deviennent des rues bien tracées, et vont recevoir un nom un an plus tard dont celui de Desbiey, en reconnaissance de ce que la commune doit à ces deux frères dans la mise en œuvre de la fixation fixer des dunes protégeant ainsi les habitations. Les noms de Jean de Grailly et de Gaston de Foix sont aussi honorés, rappelant leur rôle essentiel dans l’histoire de notre Pays Avril 1846, le maire réitère sa demande au préfet pour la construction d’un pont à la place de l’écluse. Il ajoute que cette écluse crée un obstacle majeur à la navigation jusqu’à l’intérieur du bourg et pénalise les constructions navales, nombreuses dans la ville. Peine perdue, il ne fut pas possible de faire modifier la décision préfectorale.

29 mai 1846, le Conseil municipal s’inquiète du peu d’entretien prodigué sur la ligne de chemin de fer de Bordeaux à La Teste, alors que le débarcadère d’Eyrac vient d’être construit. Est-ce par crainte de voir le port de la Teste porter préjudice à Bordeaux tant il est vrai que la baie d’Arcachon était désormais capable d’accueillir des vaisseaux importants ? Preuve en est l’accostage récent du bateau à vapeur « le Voyageur » ? La ligne, pourtant récente, semble vouée à la disparition. Jean Hameau propose à ses propriétaires d’utiliser le tronçon initial de la ligne Bordeaux-La Teste, avec bifurcation à Lamothe, pour poursuivre vers Bayonne, nouvelle destination à l’étude. Il fait valoir l’intérêt économique d’une telle solution. Il souligne l'extension importante prise par le Pays de Buch, invoque le nombre croissant de visiteurs, français et surtout anglais, qui fréquentent le pays. Cette proposition est adoptée. Ainsi, les frais supplémentaires nécessités par les travaux sur le reste de la ligne, joignant Lamothe à La Teste, se trouvaient amoindris et largement amortis.

Août 1846, le Conseil Municipal envisage de créer une plage près du port du Caillaou, sur un banc de sable, au niveau du chemin du Mourdillat. On pourrait ainsi y accueillir des voyageurs moins fortunés qui n’ont pas les moyens de se rendre  à Eyrac. Jean Hameau participe à la constitution d’une société des Bains de La Teste, avec son confrère Lalesque fils aîné, Marsilon Lalesque, chirurgien, Sémiac, pharmacien, et d’autres. Ce fut un échec.

Octobre 1846, Jean Hameau est réélu maire.

6 décembre 1846, le maire fait part au préfet de l'état de grande difficulté dans lequel se trouve la classe ouvrière de la commune par suite du manque d'ouvrage et de la cherté du pain, l’hiver arrivant. Les Conseils municipaux des 28 et 30  décembre 1846 votent des crédits pour des travaux d'utilité publique destinés à procurer du travail. Une demande de prolonger la route jusqu’à la chapelle de Notre Dame d’Arcachon est demandée au préfet. L’autorisation n’est pas accordée, malgré l’urgence de la situation sociale. Ces sollicitations réitérées finirent par aboutir, après la démission de Jean Hameau, le Conseil reprenant les arguments de crise économique. Les travaux purent commencer au début de l’année 1849.

Près Salés  

La présence des Prés Salés, fertilisés par les marées, s’avère d'utilité vitale à la commune. Ces Prés Salés sont sillonnés de chenaux par où passent les barques des mariniers qui apportent les produits de leurs pêches sur les divers points du pays ; sur ces voies d’eau se trouvent également les chantiers de construction navale ; c’est à travers ces Prés Salés que s'écoulent les eaux des Landes et de la commune. Leur disparition, même partielle, entrainerait inévitablement une stagnation de ces eaux, facteur de multiples affections, dont certaines  mortelles, comme Jean Hameau l’a maintes fois démontré dans de nombreux écrits, adressés périodiquement au Préfet. Déjà, le marquis de Castéja, qui avait acheté les Prés Salés en 1837, avait assigné devant le tribunal divers habitants qui y avaient pris du sable ou de l'engrais, suivant les coutumes ancestrales. La Commune intervint pour s’associer à la défense de ses administrés. En 1839, le Tribunal de Bordeaux estima que les droits d'usage dont bénéficiaient les habitants devaient subsister tant que l'endiguement des Prés Salés ne serait pas réalisé.

Le nouveau propriétaire des lieux, le Comte d'Armaillé, obtient de la préfecture, en 1846, que soit réalisé l’endiguement de la majeure partie de cette zone, attenante au Bassin, ceci mettant fin aux droits ancestraux de faire paître les troupeaux des habitants de la commune sur cette dernière portion inondable des Prés salés. Jean Hameau décide, bravant l’interdiction du comte, de faire conduire son troupeau de brebis en ces lieux et de lui faire brouter l’herbe grasse des prés salés, selon le droit coutumier. Le garde de la propriété expulsa ses bêtes sur le champ. Il demanda au préfet d’intervenir dans cette affaire pour prendre une position ferme et conforme, non seulement à la tradition, mais aussi aux textes les plus anciens.

 

Le 22 mai 1846, devant l’inaction du préfet, Jean Hameau convoque d’urgence le Conseil municipal à l'effet de « délibérer sur une attaque dont a été victime Monsieur Hameau, médecin, de la part de Monsieur le comte d'Armaillé pour un prétendu délit de paissance qui aurait été commis par son troupeau de brebis ». Le Conseil décide d’intervenir « dans l'attaque faite à Monsieur Hameau pour avoir usé d'un droit qui lui appartenait comme à tous les habitants de La Teste ».

 

19 novembre 1846, les projets du comte furent qualifiés d'attentatoires aux intérêts de la commune et accusés de tendre « à décimer et à appauvrir les populations ». Mais, mal soutenu par des conseillers dont certains faisaient manifestement cause commune avec le comte au mépris des intérêts des citoyens de La Teste, le maire ne put que se résigner et abandonner des poursuites dont il craignait fort qu’elles n’aboutissent à une décision défavorable, qui desservirait l’ensemble des habitants de La Teste. Finalement en Juillet 1847, un arrêté municipal interdit de se baigner dans les Prés Salés, confirmant ainsi que ces terrains étaient périodiquement recouverts par la marée, ce qui n'empêchait pas le reste du temps le pacage des troupeaux ou l'usage de chemins qui passaient en ces lieux. En 1849, le Comte d’Armaillé obtiendra du tribunal confirmation que les droits d’usage devaient cesser sur la partie de ses terrains qui étaient ou seraient endigués. Mais le premier mai 1851,  après un accord avec l’Etat, Monsieur d'Armaillé acceptera de ne pas endiguer les Prés Salés situés à l'ouest et au nord de la Craste Douce.

Amère satisfaction, après tant d’années d’un conflit épuisant  (mais l’histoire montrera que ce n’était pas le dernier…).

15 mars 1847, le feu se déclare à Baqueyras, vers 16 heures. Testerins  et usagers de Gujan se relaient pour éteindre les 26 hectares ravagés.

15 juillet 1847, un arrêté municipal fixe les conditions à respecter pour se rendre sur la plage et ne point heurter la sensibilité des Testerins devant certaines tenues impudiques, en raison du développement anarchique des bains de mer et l’absence marquée de pudeur de la part de certains étrangers, venus goûter aux joies de la mer : « Les hommes seront vêtus d'un pantalon long et ils se tiendront, autant que possible, éloignés des lieux où seront les dames. Ils devront se déshabiller et s'habiller dans les cabanes qui sont disposées pour cela sur la plage. Les dames, pour aller au bain, devront être vêtues d'un grand peignoir tombant jusqu'aux talons. II est défendu à tout baigneur et aux personnes de l'un et l'autre sexe, de proférer des paroles et de faire des gestes indécents dans le bain et sur la plage.» Il est également rappelé le danger de se baigner dans certaines zones.

21 décembre 1847, liquidation de la Compagnie agricole et industrielle d’Arcachon, créée en 1817. L’essai de culture du riz, tenté en1846, est un échec, comme l’usine de fer de La Forgeou (la Hume).

Relations municipales

Le Conseil municipal met fin au désordre qui règne dans les nouvelles constructions de plus en plus nombreuses autour d’Eyrac. Des lieux de passage sont déterminés pour laisser libre accès de la plage vers la forêt.

Jean Hameau  souhaite que chacun exprime ses idées, ses propositions, mais ne tolère pas que l’on fasse passer l’intérêt particulier avant l’intérêt général. Les conseillers ne peuvent s’absenter sans raison. Louison Lesca est déclaré démissionnaire d'office quelques jours avant Noël 1847 pour absences réitérées. Tout intervenant ne prend la parole qu'après l’avoir sollicitée et y être autorisé. L’orateur doit se lever, ôter son chapeau. Toute infraction entraîne un rappel à l'ordre. Le jour où ces mesures sont prises, trois conseillers sortent sur l’heure.

14 février 1848, devant l’aggravation de la situation économique générale, le Conseil arrête que la mendicité sera permise aux seuls pauvres domiciliés dans la commune, et qu'aux lieux les plus convenables. Des poteaux seront placés indiquant la défense de mendier pour les mendiants étrangers, reconduits hors de la ville.

Démission forcée

16 mars 1848, refusant de renier son serment de fidélité au roi déchu, contrairement aux autres conseillers, Jean Hameau est révoqué par arrêté du délégué du Gouvernement provisoire de la République à Bordeaux, Monsieur Chevallier. Deux jours plus tard, Oscar Dejean donne connaissance au Conseil de cet arrêté qui destitue Jean Hameau, et de sa propre nomination comme maire provisoire. Il lit la lettre à lui remise par Jean Hameau qui avise ses collègues qu’il a donné sa démission de conseiller municipal et les remercie de leur concours loyal pendant la durée de son mandat.

 

Dans le numéro 11, nous relaterons la grande épidémie de choléra qui s’abattit sur les habitants du Pays de Buch et de La Teste en particulier, les découvertes thérapeutiques de Jean Hameau qui permirent de sauver de nombreuses vies, et, enfin, la  reconnaissance des travaux de Jean Hameau par l’Académie de Médecine.

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