top of page

    Association des Amis de Jean Hameau

 

      Présidente : Mme Michelle Caubit : Secrétaire : M. Jean Marie Chabanne

 

 

 

Devoir de Mémoire

La Lettre de Jean Hameau et du Pays de Buch

 

 

​Novembre 2021.  Numéro 12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Association des Amis de Jean Hameau, siège social : 65 rue J. St Marc, 33260 La Teste de Buch

La triste fin du docteur Jean Hameau, l’érection de la commune d’Arcachon à partir du territoire de la Teste de Buch.

 

La fin de vie tellement improbable de Jean Hameau, concepteur de l’asepsie et de l’antisepsie :

Le  gros orteil de Jean Hameau le gêne de plus en plus. Il devient rouge, parfois violacé, est l’objet de douleurs de moins en moins tolérables. L’intervention chirurgicale s’impose désormais. Gustave, son fils, occupe la fonction d’interne dans le service du docteur François Chaumet, chirurgien major à l’hôpital Saint-André de Bordeaux. Cela fait quatre ans que cet éminent  praticien a réalisé la première anesthésie à l’éther, dans son service bordelais, à l’occasion d’une intervention pour extraire une pierre des voies urinaires. Jean Hameau va bénéficier de cette pratique nouvelle, plus confortable que l’analgésie à l’opium, jusqu’alors utilisée, mais suivie d’une période de léthargie assez désagréable.

Avant de subir cette opération, somme toute bénigne entre les mains d’un praticien reconnu, il veut attendre que son portrait exécuté par Didier Guillaume, ce jeune peintre venu de Nantes, déjà pourvu d’une flatteuse réputation à Bordeaux, soit totalement terminé. Si l’évolution n’était pas favorable …. S’il lui arrive malheur, Jean Hameau se dit que son principal regret, et il le confie tendrement à Hélène, c’est d’avoir dû attendre cinquante années pour faire accepter sa conception des maladies infectieuses, contagieuses.

C’est en train que Jean Hameau rejoint Bordeaux et la demeure de son ami Henri Magonty. Cette ligne, il la connaît sur le bout des doigts pour l’avoir souvent empruntée, afin de batailler avec les membres de la Société de Médecine, ou de discuter agréablement, parfois passionnément, avec les amis de l’Académie des Arts, Sciences, et Belles Lettres. Henri Magonty est fidèle au rendez-vous pour accueillir ce bon médecin qui a su si bien traiter son épouse lors de leurs séjours réitérés dans le bel établissement de François Legallais. Leur amitié est scellée pour toujours. Aux quelques incertitudes que Jean Hameau laisse transparaître dans son propos sibyllin, Henri lui répète qu’il sera là pour lui assurer une parfaite convalescence et qu’il ne le laissera regagner La Teste que parfaitement guéri et remis de ses tribulations chirurgicales. Et puis, Gustave est présent pour accompagner ce père dont il est si fier et lui prodiguer, si besoin, les soins appris auprès de lui.

L’anesthésie à l’éther lui est appliquée, et tout se déroule selon la pratique habituelle du chirurgien : les mains et les instruments sont sommairement lavés, le pied soumis à l’irrigation continue d’eau froide. Mais l’incision cutanée n’a pas été recouverte d’un onguent préparé à partir de dérivés mercuriels, comme le conseille Jean Hameau. L’interne Gustave Hameau n’a pas trouvé les mots pour persuader le chirurgien d’agir en ce sens. Jean Hameau est conduit au domicile de son ami Henri. Rapidement la plaie opératoire s’infecte. Il est trop tard pour agir. L’infection se généralise rapidement, malgré tous les soins qui lui sont prodigués. Le docteur Jean Hameau meurt le premier septembre 1851, après avoir enduré ces souffrances terribles qu'il voulait voir à jamais disparaître !

Ainsi meurt il suivant l’évolution qu’il avait si bien décrite, à savoir contamination à partir d’objets souillés, incubation rapide, multiplication des virus et mort. Peut-être aurait-il fallu procéder à une amputation dès les premiers signes d’infection. Aurait-il supporté qu’on lui inflige cette infirmité ! Il allait avoir soixante douze ans.

Le corps est transporté à La Teste. Les obsèques se déroulent dans L’Eglise Saint-Vincent. Seul, son ami le docteur Auguste Lalesque prononce quelques mots chaleureux.

« Jean Hameau fut du petit nombre de ces privilégiés du travail qui, échappant à la loi commune, ont le secret d’assurer leur mémoire en se rendant toujours vivant parmi les hommes … Par leurs œuvres, ils savent transporter le présent dans l’avenir et mettre à la disposition de la société des leçons qu’ils ont tirées de leur siècle et de leur expérience. J’ai pu suivre dans mille occasions les mouvements de ce cœur honnête et je puis dire que nous perdons à la fois un confrère des plus recommandables et un citoyen des plus accomplis. »

Il faudra attendre le dix février 1853, pour que monsieur Dumora, redevenu conseiller municipal, prononce l’éloge de « ce médecin habile, homme vénérable et vénéré, citoyen enfin, qui, par la science et ses vertus, honora son pays et le servit toute sa vie dans les soins qu’il donna à ses semblables et surtout aux classes indigentes de la localité ».

En 1853, Gustave Hameau soutient à Paris une thèse qu’il intitule tout simplement, en hommage à son père, « De la Pellagre ». Il devient docteur en médecine, réalisant ainsi le souhait profond de celui que s’en est allé deux ans auparavant et qui aurait tant voulu assister à la prestation de serment de son fils.

En 1860 le professeur Landouzy, éminent spécialiste de la Pellagre, venu à La Teste étudier cette maladie dans les lieux où elle fut découverte en France, désire qu’on rende hommage à Jean Hameau qu'il considère comme une véritable gloire médicale et demande qu’on lui élève une statue à Bordeaux ou à La Teste. Il écrit : « Que les praticiens des grands hôpitaux trouvent des symptômes nouveaux ou révèlent des maladies inconnues, rien ne parait plus naturel…Mais qu’un simple praticien de campagne ait, tout seul, au milieu des plus grandes difficultés d’observation, signalé avec une admirable clarté une affection si complexe, voilà ce qui me frappe et me confond. »

En 1867, le docteur De Biermont présente un éloge historique du docteur Jean Hameau devant la société de Médecine de Bordeaux. Il rappelle  son rôle primordial dans la diffusion de la vaccination antivariolique en Gironde, l’utilisation du quinquina dès le premier accès fébrile dans les fièvres intermittentes, pratique désormais admise par les confrères girondins. Mais aussi sa description de la transmission de la morve du cheval à l’homme, son insistance auprès des autorités pour que des mesures hygiéniques strictes soient prises par les autorités pour enrayer la propagation du choléra, qu’il savait maladie contagieuse. L’orateur souligne la grande conscience du docteur Jean Hameau qui attendit onze années d’observation patiente et attentive de ses malades pour présenter son Etude sur les virus. Enfin, il évoque l’attachement indéfectible de Jean Hameau pour la terre qui l’a vu naître. A l’issue de cet éloge, un buste de marbre, réalisé par le sculpteur Eudes, originaire de la nouvelle commune d’Arès, est inauguré.

Il faut attendre l’arrivée de Louis Pasteur pour que la vérité de Jean Hameau devienne la seule officielle. C’est en 1880 que Pasteur expose pour la première fois le principe des virus et des vaccins ; il pratique une première vaccination des moutons contre le charbon. Il défend la théorie des germes à l’origine de quelques maladies communes (furoncles, ostéomyélites, fièvre puerpérale, charbon), ces germes que commencent à découvrir sous leurs microscopes les médecins de l’école allemande. Pasteur, biologiste et non médecin, reprend alors, sans le savoir, les travaux de Jean Hameau, publiés seulement dans la littérature médicale, et non connue des scientifiques. En 1881, Pasteur préconise l’asepsie par la chaleur. Or, asepsie et antisepsie  auraient pu être mises en application cinquante ans plus tôt si les idées de Jean Hameau avaient été comprises et propagées. Elles dormaient dans les tiroirs de la Société de Médecine de Bordeaux et dans ceux de l’Académie de Médecine !

En 1885, le professeur Grancher, spécialiste des enfants, collaborateur très proche de Pasteur, se charge de réaliser la première vaccination antirabique sur la personne d’un jeune homme mordu par un chien enragé, en inoculant le vaccin en 12 injections pendant 10 jours. L’enfant est sauvé. Cette réussite se répand très vite, les demandes de vaccination affluent de partout, bien au-delà des frontières de la France. Pasteur est glorifié dans le monde entier, des Instituts Pasteur s’ouvrent dans de nombreux pays.

Gustave Hameau présente à Jacques Grancher, venu traiter ses symptômes pulmonaires à Arcachon,  l’ouvrage de son père. Il est frappé par la vision prophétique de Jean Hameau plusieurs décennies avant que son propre maître, Louis Pasteur, n’arrive à convaincre le milieu médical de la réalité des germes. Il accepte avec enthousiasme de rédiger une préface dont on peut extraire ces quelques lignes :

 « Jean Hameau en savait plus sur la médecine étiologique, autrement dit sur les causes des maladies, que toute la Faculté de 1840 à 1880 ».

«  Si Monsieur  Pasteur avait connu son travail, il l’eût cité comme un de ses précurseurs scientifiques, je veux dire, guidé par l’observation des faits qui l’entouraient, du malade et des maladies. Toutes les propositions fondamentales de son mémoire s’appuient sur des faits observés ».

« Son génie observateur porte la marque incontestable d’une réelle originalité, et le triomphe final de ses doctrines en consacre la sage rectitude ».

« Que pouvait on lui demander de plus en 1836 et en 1847 ? Il avait bien un microscope, mais quel microscope ! »

Il termine en ces termes :

« Le pays qui vit naître cet humble et grand médecin de campagne, et aussi sa famille, ont le droit d’être fiers de l’homme qui a découvert la pellagre et signé l’Etude sur les virus. »

 

2

Louis Pasteur, meurt en 1895, ses obsèques nationales sont suivies par une foule immense qui le conduit vers son tombeau monumental au sein de l’Institut Pasteur de Paris. Cette même année, parait en librairie le livre de Jean Hameau sur les virus. Le monde médical découvre alors, avec stupéfaction, ces « Etudes » écrites 60 ans auparavant.

La municipalité de La Teste décide sans attendre de donner le nom de Jean Ha­meau à la place principale de la ville, jusqu’alors place Tournon.

Consciente de sa responsabilité dans le retard apporté au progrès médical en laissant les idées de Jean Hameau croupir dans quelque placard, la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux estime dans sa séance du trente décembre 1898 qu’il y a  lieu d’ériger un monument à la mémoire de Jean Hameau. Le dix sept janvier 1899 elle décide, en accord avec le Bureau de l’Association des médecins de la Gironde, ainsi qu’avec le Doyen et le Conseil de la Faculté de Médecine, de faire participer tout le corps médical.  Une souscription est aussitôt lancée pour la réalisation de la statue. La participation est massive et rapidement couverte. Des célébrités médicales participent, Arnozan, Bergonié,Grancher, Landouzy, Lannelongue, pour ne citer que les plus illustres parmi ceux qui veulent apporter leur hommage au « médecin du désert ». La ville de La Teste vote une subvention de 2.000 francs, le15 février 1899, et décide le 24 juin 1899, que le monument sera érigé place Jean Hameau. La réalisation de la statue est confiée à l’éminent sculpteur Bordelais Gaston Leroux.

L’inauguration a lieu le 27 mai 1900, par un temps magnifique, en présence des docteurs Gustave et André Hameau, fils et petit fils du docteur Jean Hameau, du professeur Lannelongue, président de l’Association des Médecins de France et député du Gers,  du docteur Lande, maire de Bordeaux, de très nombreuses sommités politiques, médicales, et d’une foule recueillie d’habitants du pays de Buch. Dans son discours, le professeur Lannelongue parle longuement du travail de Jean Hameau qui fait de lui un génial observateur et un réel précurseur de Pasteur. Il termine par ces mots :

« Jean Hameau a nettement précisé la nature vivante du contage, quarante ans avant Pasteur. Jean Hameau, Lister et Pasteur sont une trilogie dont s’enorgueillît la science. »

Cette superbe statue est-elle pour Gustave l’expiation de la faute qu’il a toujours pensé avoir commise en ne lui appliquant pas les mesures préconisées par son père ? Quelques mois plus tard, il quitte à son tour cette terre pour rejoindre son père, après une œuvre considérable, des ouvrages médicaux, l’expansion internationale de la Société scientifique dont il assure la présidence pendant plusieurs décennies avant de voir son fils André lui succéder, la création du musée-aquarium, l’un des plus anciens du monde, une société de secours pour les marins et leurs familles, des travaux reconnus sur les bains de mer et la climatologie du Bassin d’Arcachon, une renommée européenne par ses soins délivrés à l’aristocratie, à la famille impériale d’Autriche qui lui vaut de recevoir une décoration éminente, de l’empereur François-Joseph, à la famille royale d’Espagne etc.

 

A cette époque La Teste de Buch poursuit son évolution :

André Bestaven, qui avait démissionné de son mandat de conseiller municipal pour protester contre la destitution de Jean Hameau, succède au notaire Jean Dumora, mais abandonne son poste au bout de quelques mois au profit d’Alphonse Lamarque de Plaisance en 1852. Le 27 mars 1852 un traité est signé entre les frères Emile et Isaac Pereire et la Compagnie du chemin de fer Bordeaux-La Teste, qui donne à bail sa ligne moyennant notamment l’engagement par les Pereire de payer toutes les dettes échues et à échoir ! Le 24 août 1852, une convention est passée entre l’Etat représenté par le ministre des Travaux publics Pierre Magne et un important groupe d’investisseurs parmi lesquels Emile et Isaac Pereire, les frères Rothschild, etc. La Compagnie du Midi est créée. On lui concède les chemins de fer de Bordeaux à Cette, de Narbonne à Perpignan et de Bordeaux à Bayonne… dont le tronçon Bordeaux-Dax qui doit impérativement passer par Lamothe comme le réclamait le maire Jean Hameau ! Elle intègre à son réseau le chemin de fer Bordeaux-La Teste.

L’assemblée de la Compagnie du Midi donne son accord le 26 décembre 1855 pour la construction du tronçon ferré La Teste-Arcachon. Elle est confiée à Adalbert Deganne, ingénieur et riche propriétaire foncier arcachonnais.

La première liaison ferroviaire Bordeaux-Arcachon a lieu le 26 juillet 1857, et perdure été comme hiver. L’abri de la forêt, les rivages du Bassin, la présence de l’eau, entrainent une température plus douce et un air plus favorable à la guérison de beaucoup de maladies, comme l’écrit le docteur Gustave Hameau. Et la vogue des bains de mer ne cesse d’enfler.

La ligne, longue de cinquante deux kilomètres, garde les escales initiales de 1841, dans une vingtaine de gares, pour la plupart des petites stations. Après avoir quitté Arcachon pour rejoindre la ville de La Teste, le train traverse un pont en bois qui enjambe le canal joignant le lac de Cazaux. La gare suivante est celle de La Hume, toute proche du Bassin, puis Meyran, Gujan et Mestras.

 

3

On s’éloigne alors de la petite mer, et de ses grands espaces vides à marée basse. Le train traverse Le Teich, le bourg de Lamothe, dont la fontaine Saint Jean attire nombre de pèlerins. Un autre pont  franchit la Leyre, rivière dont on dit qu’elle est à l’origine du bassin d’Arcachon. La ligne suit un long secteur bordé de forêts de pins avant d’arriver à Marcheprime, où se trouve en permanence une locomotive de secours en situation de remplacer celle qui serait défaillante. Après Pierroton, on retrouve les vignes laissées depuis Gujan avant de longer une propriété qui porte le nom d’une personnalité religieuse éminente de la région, le pape Clément.

Quel confort de voyager assis confortablement dans un de ces wagons quand on se souvient des trajets hippomobiles, malgré les améliorations des conditions de voyage apportées d’abord par l’empierrement des voies, puis par l’agilité des voituriers eux-mêmes. Rien ne peut désormais concurrencer le train. Enfin, c’est à travers les vignobles qui s’étalent de part et d’autre de la voie ferrée que la gare de Ségur est atteinte.

Revenons à la vie municipale testerine.

Des propriétaires obtiennent un premier vote positif du conseil municipal en novembre de cette année 1853 pour racheter les droits d’usage de la petite montagne et la création d’une commission intercommunale. Un nouveau vote de La Teste le 24 février 1855 va  autoriser le rachat de ces droits d’usage. Le quartier testerin d’Eyrac va pouvoir se développer non plus sur du sable mais sur des parcelles boisées. En 1857, le Conseil municipal approuve que 759 hectares soient prélevés sur la commune de La Teste au profit du quartier d’Eyrac. Gustave Hameau, conseiller municipal, ne participe pas au vote. L’érection d’Arcachon en commune est officialisée par décret impérial du 2 mai 1857. Alphonse  Lamarque de Plaisance devint le premier maire d’Arcachon. Gustave Hameau accepte de lui succéder dans les fonctions de premier magistrat de La Teste, amputée d’une partie de son territoire.

Lamarque de Plaisance prend très vite pour devise :

« Heri solitudo, hodie vicus, cras civitas », hier un désert, aujourd’hui un bourg, demain une ville.

  

Epilogue

Quarante ans et plus passent. Par lettre préfectorale du 11 janvier 1942, on apprend que la sta­tue de Jean Hameau doit être enlevée sur l’ordre de l’occupant par suite des nécessités impérieuses résultant de la mobilisation des métaux non ferreux. Le bronze, payé 11.600 francs,  sert à fabriquer des armements, programme bien éloigné des objectifs de Jean Hameau, soigner, faire avancer la connaissance, et non détruire et enlever la vie.

Le nom de Jean Hameau est donné en 1978 par la Ministre des Affaires Sociales, Simone Veil, au nouvel hôpital construit à La Teste. La ville de La Teste de Buch célèbre le 14 novembre 1979 le bicentenaire du Docteur Jean Hameau. Une dizaine de sites, voies, lieux divers, immeubles, places, portent le nom de Jean Hameau dans sa commune qu’il n’a jamais voulu quitter malgré sa notoriété qui l’appelait vers des villes plus importantes.

A l’initiative des « Amis de Jean Hameau », une nouvelle sculpture fortement inspirée de la précédente est érigée place Jean Hameau et inaugurée le 18 septembre 2011. Sa conception est l’œuvre du sculpteur Testerin Patrick Lesca, qui en fait une remarquable maquette. Son long travail  préparatoire est interrompu par la maladie et la mort. Selon ses volontés exprimées en fin de vie, la réalisation de la statue est confiée à une artiste qu’il admire, Annick Leroy. Elle réalise un monument de haute stature, de toute beauté. L’illustre médecin testerin Jean Hameau retrouve sa place, au centre de la cité Testerine.

Son nom figure encore dans de nombreux  traités de médecine.

Jean Hameau a illuminé pendant trois quarts de siècle l’histoire de La Teste de Buch, soulagé les souffrances de ses habitants et mis tout son savoir, son intelligence, à leur service. Son fils Jean Marie, Gustave, puis son petit-fils André ont poursuivi son œuvre de soins au service des habitants du Pays de Buch, sans discontinuité pendant plus de 120 ans.

 

Pour suivre les activités de l’Association des Amis de Jean Hameau : amisjeanhameau.wixsite.com/mon-site

Jean-Marie CHABANNE secrétaire

 

4

bottom of page