top of page

Association des Amis de Jean Hameau

Présidente : Mme Michelle Caubit - Secrétaire Dr. Jean-Marie Chabanne

LOGO AJH.jpg

La lettre de Jean Hameau et du Pays de Buch

DEVOIR de MÉMOIRE – la LETTRE

JEAN HAMEAU et le PAYS DE BUCH

Décembre 2020 -  Lettre N° 2

Dans ce numéro 2, nous aborderons la Covid et le virus spécifique qui en est la cause.

Puis nous examinerons les principales mesures de prévention et de protection des maladies contagieuses dont, bien sûr, la vaccination, au cours des siècles.

Enfin, nous passerons en revue les différents vaccins propres à la Covid, qui sont à l’étude, très attendus par une humanité aux abois.

La Maladie COVID et le corona–virus, SARS-CoV-2

Le SARS-CoV-2 a rapidement été identifié comme le virus à l’origine de la pandémie de Covid-19. C’est le troisième coronavirus humain responsable d’un syndrome respiratoire sévère à avoir émergé au cours des vingt dernières années, les deux premiers étant le SARS-CoV en 2002 et le MERS-Cov en 2012. On connaît désormais bien cette famille de virus dit virus enveloppé. Leur spécificité correspond à leur mode de reconnaissance, d’ancrage par une protéine de surface (protéine Spyke) et de pénétration du virus par fusion entre l’enveloppe du virus et la membrane des cellules hôtes. Ils provoquent épisodiquement des épidémies chez l’homme, sans que l’on connaisse avec exactitude le mode de transmission à l’humain.

Il s’agit probablement d’une zoonose c'est-à-dire une maladie infectieuse qui est passée de l’animal, en l’occurrence la chauve-souris, à l’homme mais on ne connaît pas, avec certitude,l’hôte intermédiaire à ce jour.

La COVID-19 affecte les individus de différentes manières. La plupart des personnes infectées développent une forme légère à modérée de la maladie, voire asymptomatique, et guérissent sans hospitalisation. Les symptômes les plus fréquents sont « fièvre, toux sèche, fatigue » tandis que les symptômes moins fréquents sont courbatures, maux de gorge, diarrhée, conjonctivite, maux de tête, perte de l’odorat ou du goût, éruption cutanée ou décoloration des doigts ou des orteils. Les formes graves sont largement décrites dans la presse, pouvant entraîner la mort pour les plus fragiles.

Le virus qui entraîne la COVID-19 se transmet ‎principalement par des émissions de gouttelettes produites ‎lorsqu’une personne infectée tousse, éternue, ou ‎lors d’une expiration. La contamination peut également se faire en respirant le virus à proximité d’une personne malade, ou en ‎touchant une surface contaminée puis vos yeux, ‎votre nez ou votre bouche.‎

Le 4 décembre 2020 on dénombrait dans le monde 66.000.000 cas, 1.600.000 décès, 38.800 guérisons. En France 2.500.000 cas, 55.000 décès et 180.000 guérisons.

 

Mesures de protection et de prévention au cours des siècles

La distinction entre maladies contagieuses, virales et bactériennes, transmises de façon interhumaine  n’a été faite qu’à la fin du XIXème siècle. On pensait alors que d’autres maladies pouvaient être contagieuses parce que survenant chez plusieurs personnes dans une même période, sans transmission interhumaine directe (paludisme du en réalité à un petit parasite transmis par une piqûre de moustique, fièvre jaune, provoquée également par une piqûre,). D’autres maladies, parasitaires, peuvent se transmettre par voie directe, interhumaine, et peuvent être considérées  (gale, poux) comme contagieuses.

Des mesures environnementales vont être prises pour lutter contre la propagation des maladies contagieuses ou assimilées, pour éloigner les malades et protéger les populations. Déjà, Hippocrate avait mis en évidence la relation entre paludisme et marécages et préconisait l’assèchement des marais, pratique reprise chez les Romains, et, chez nous, par Jean Hameau.

L’isolement des malades, ou supposés malades, a conduit à la pratique de la quarantaine, ou un enfermement plus long dans des lazarets, pour protéger les habitants indemnes. 

Au dix-neuvième siècle, on a fait la relation entre ces maladies et l’hygiène de vie, personnelle et collective. Des mesures appropriées sont adoptées, elles ont permis de limiter les épidémies de choléra, de typhoïde, de typhus, de tuberculose, etc. Parmi celles-ci, les mesures barrières, ardemment préconisées lors de l’épidémie actuelle, sont plus que jamais d’actualité.

On s’est rendu compte également que certaines circonstances géographiques, climatiques favorisaient le retour à la santé de certaines maladies, ce qui fit la réputation de certaines régions, comme le Bassin d’Arcachon, des zones montagneuses ; de même la pratique des cures thermales à visée thérapeutique remonte dans la nuit des temps. Les Romains en étaient largement adeptes.

Vaccination

La vaccination protège contre la maladie en introduisant dans l'organisme une substance  extérieure, le vaccin, qui déclenche la production de moyens de défense, les anticorps, spécifiques du germe susceptible d’agression.

La variole fut la première cible contre laquelle on a cherché à provoquer une réaction de l’organisme pour empêcher la maladie de se développer. Une première étape fut la pratique de l’inoculation, ou variolisation ; on mettait du pus extrait de vésicule d’un malade atteint de variole en contact avec la peau d’une personne que l’on voulait protéger de cette affection. Cette inoculation, introduite en France par le docteur Théodore Tronchin,  fut beaucoup utilisée à partir du XVIIIème siècle, et les familles royales de France y ont eu largement recours. Les nombreux effets indésirables ont freiné cette pratique.

En 1796, un médecin anglais, Edward Jenner, après avoir constaté que les fermiers éleveurs de vaches  semblaient ne pas présenter de signes de variole, a l'idée d'inoculer par scarification non plus du pus de la variole mais du pus de la vaccine, une maladie de la vache, présentant des symptômes cutanés proches de la variole humaine. Un enfant ainsi traité n’est pas contaminé par la variole, La vaccination (du nom de la vaccine) est née. Jenner en diffuse le principe dans le public, et encourage la vaccination de masse.

En 1800, comme nous l’avons dit dans le précédent numéro, mandaté par le préfet, Jean Hameau fut l’un des premiers médecins à pratiquer la vaccination antivariolique en Gironde, ce qui valut à ce tout jeune praticien une première récompense.

En 1853, le Royaume Unis impose la vaccination antivariolique. Celle-ci se répand très vite en Europe, en Amérique au XIXème siècle.

En 1880, Louis Pasteur, chimiste de formation, développe des vaccins contre le choléra des poules, le charbon des moutons et le rouget des porcs en inoculant aux bêtes des virus affaiblis, pour produire une réaction immunitaire. Il débute également ses travaux sur la rage en appliquant cette méthode et parvient à vacciner des chiens.

En 1885, Louis Pasteur, avec l’aide du docteur Grancher, réalise la 1ére vaccination contre la rage de Joseph Meister, le premier humain traité ainsi. Après 13 injections, il est sauvé.

A la suite de cette vaccination spectaculaire, nombreux vaccins ont été mis au point, de mieux en mieux tolérés, de plus en plus efficaces.

En 1902, la France rend le vaccin contre la variole obligatoire. Grâce à la campagne mondiale de vaccination contre cette maladie, il n’y a plus aucun cas reconnu depuis 1977.

En 1944, les soldats américains se font vacciner contre la grippe avant de débarquer en Europe. 

En 1954, Jonas Salk met au point le vaccin contre la poliomyélite, quasiment éradiquée aujourd’hui.

2008-2011, une forte épidémie de rougeole touche la France. 4300 personnes sont atteintes, 1500 malades ont souffert de graves complications. 95% des personnes tombées malades n’étaient pas correctement vaccinées.

 

La vaccination contre la grippe est instaurée en France depuis plus de 20 ans, avec des résultats mitigés, sans doute du fait des fréquentes mutations du virus, et de la nécessité de préparer le vaccin plusieurs mois à l’avance, à partir de souches présumées, en fonction des pathologies observées et étudiées en laboratoire dans l’hémisphère sud.

Ainsi de nombreux vaccins sont utilisés avec succès depuis une bonne moitié du XXème siècle. C’est le cas dans beaucoup de maladies infantiles ou susceptibles d’atteindre les enfants avec des complications parfois sévères. Mais certaines maladies résistent à la vaccination, en particulier des Maladies Sexuellement Transmissibles, le SIDA, la syphilis, la blennorragie, etc. Les mesures barrières appropriées sont indispensables pour les prévenir. Une exception, les affections à papillomavirus, à l’origine du cancer du col de l’utérus, font l’objet de vaccination chez la jeune fille, et bientôt sans doute chez le jeune homme, contaminateur en puissance.

Covid 19: Une course aux vaccins sans précédent

La mise au point d’un vaccin demande habituellement environ 10 ans. Par exemple le vaccin contre la varicelle a été mis au point en 28 ans, contre la grippe en 28 ans, contre le papillomavirus en 15 ans, contre le rotavirus en 15 ans, les vaccins pédiatriques combinés 11 ans et enfin Ebola 5 ans.

Mais celui contre la Covid-19 pourrait être prêt en un an !! Un défi ahurissant qui exige de mobiliser les scientifiques et toute l’industrie pharmaceutique, de mener les phases d’essai et de production en parallèle.

 

Comment activer une réponse immunitaire pour bloquer la maladie ?

Tous les vaccins ont le même but : entraîner notre système immunitaire à reconnaître le coronavirus, lui faire activer ses défenses de façon préventive afin de neutraliser le vrai virus s’il venait à nous infecter. Il y a plusieurs dizaines de vaccins en cours d’étude dans le monde pour combattre le Sars-Cov-2.

Habituellement, les vaccins classiques, comme celui de la grippe par exemple, sont fabriqués à base de morceaux de virus inactivés, atténués ou des protéines de ce virus, qui permettent de déclencher une réponse immunitaire, qui va conduire à la fabrication d’anticorps spécifiques, capables de protéger la personne lorsqu’elle sera infectée par le virus.

Quels types de vaccins contre la Covid-19 ?

Le tableau suivant résume les diverses techniques employées par les laboratoires associés aux industriels. our combattre le Sars-Cov-2.

Le 8 décembre 2020 ASTRA ZENEKA a publié l'ensemble de ses résultats dans la prestigieuse revue " The Lancet" , le seul à ce jour

​​​​​​​​​​​​​​​​​

Il existe ' types de vaccin dans les recherches actuelles :

            Les vaccins viraux : on injecte un virus inactivé ou atténué.

            Les vecteurs viraux: on utilise un virus génétiquement modifié pour produire les protéines du virus à combattre.

            Les vaccins à base d'acides nucléiques : on injecte l'ARN (acide ribonucléique) du virus afin de recréer les protéine virales. En fait on injecte un "message", l'ARN messager, qui va diriger la synthèse d'une de ses protéines dans les cellules du corps.

            Les vaccins à bas de protéines : on injecte des sous-unités de protéines virales            

                 Mais la plupart ont un même objectif : éduquer notre système immunitaire à la protéine de surface appelée Spyke du coronavirus.

Pour les vaccins à base d'acide nucléique (Moderna et BioNTech/Pfizer) on n'injecte pas une protéine du Sars-Covid-2, mais de l'ARN messager du coronavirus vecteur qui transporte des informations jusqu'aux cellules afin de leur dire quel anticorps fabriquer. Ils sont plus rapides à mettre au point mais doivent être stockés à, très basse température, (-80°C BioNTech/Pfizer), contrairement aux autres vaccins, qui doivent être conditionnés à -20°C. Il semble établi que ces vaccins, provoquent  la réaction immunitaire rapidement, et que cela dure assez longtemps. Mais on ne sait pas encore s'ils diminuent la propagation du virus et, par conséquent, diminuent ou éradiquent leur contagiosité, élément essentiel dans la disparition de l'épidémie.

Les autres ,vaccins en cours d"études utilisent des procédés bien connus. Nous pouvons citer :

  • Les vaccins chinois (Sinovac) diffusé largement en Chine par les deux firmes ; il commence à être exporter.

  • Les vaccins à virus inactivé de la société française Valneva.

  • Sanofi s'est allié avec GSK, L'institut Pasteur et l'Université d'Oxford à Astra-Zeneca

     Ces vaccins seront sans doute prêts au cours de l'année 2021 pour une diffusion mondiale.

,

Enfin, avant mise sur le marché, les autorités imposent 4 phases préliminaires.

  • Une phase dite "préclinique", pendant laquelle des études sont menés in vitro et sur des animaux afin de commencé à évaluer la toxicité et le pouvoir immunologique du produit.

  • Une deuxième phase dite "phase 1". Les essais sont alors menés sur 10 à 100 adultes volontaires en bonne santé

  • dans le but d'évaluer la toxicité du traitement et son seuil de tolérance.

  • Une "phase 2" au cours de laquelle les essais sont alors menés sur 50 à 500 individus de la population ciblée afin d'étudier la réaction immunitaire et de définir la dose optimale.

  • Une "phase 3"  les essais sont conduits sur 1000 à 100 000 individus pour confirmer l'efficacité maximale en conditions réelles et évaluer le facteur bénéfice / risque.

     Ce n'est qu'après ces différentes phases que les instances nationales voire supranationales donnent -ou pas- leur autorisation.

Conclusion

Bien que la mise à disposition de vaccins se précise de plus en plus, nous devons avant tout prévenir et adopter les gestes barrières indispensables ; cela est vrai en toute période de pathologie respiratoire contagieuse, dont la grippe

  • Le port du masque demeure nécessaire pour soi et pour l'interlocuteur.

  • Il est fondamental de respecter un lavage des mains scrupuleux à l'eau et au savon avec des solutions hydro-alcoolique.

  • La distanciation physique doit être maintenue ; il est primordial de limiter le temps de présence avec le malade, avéré ou potentiel.

  • l'isolement des cas positifs ou symptomatiques est nécessaire pour bloquer la circulation du virus.

  • Ne risque-t-on pas de faire baisser la garde en disant que le vaccin est la bonne et seule solution !!!

 

Rq : Ce document tente de refléter de manière informelle, les connaissances actuelles. Mais leur évolution rapide pourrait nous conduire à des réactualisations.

Dans le prochain numéro, nous traiterons de la venue au monde de Jean Hameau, dans le Pays de Buch, dont nous décrirons les spécificités en cette fin du XVIIIème  siècle.

Association des Amis de Jean Hameau - Siège social 65 rue Jean Saint-Marc - 33260 La Teste de Buch

LOGO AJH.jpg
bottom of page